Le Château de Noyelles sur Selle

Le château de Noyelles était situé à l'orient du village, sur la rivière Selle.

On y arrivait par une large avenue bordée d'une double rangée d'arbres.

C'était un véritable château fort défendu par des cours d'eau, des remparts et quatre tours situées à chacun de ses angles.

Il fallait passer par trois ponts avant d'arriver à l'intérieur du donjon.

Le deuxième pont ne faisait pénétrer que dans la cour de la ferme.

A l'ouest, une porte s'ouvrait de plein pied sur le potager.

Une large grille donnait entrée dans le jardin, relié par un pont à un parc boisé situé sur la rive droite de la Selle.

Le château et les jardins, sans le parc, comprenaient environ six hectares.

Onze bosquets ceignaient le château et la commune de Noyelles d'une couronne de verdure.

Le château était très renommé par ses promenades appelées "digues" à cause des nombreux cours d'eau formés par la dérivation de la Selle.

Le château existait déjà au XIIème siècle.

Jacques de Pevinage, chevalier qui suivit Bauduin de Constantinople à la Croisade, et qui rapporta une parcelle de la Vraie Croix à Douchy, était issu de la lignée des "Hons de Trith et de Noyelle", qui furent moult nobles seigneurs, desquels sont tous descendus ceux qui portent les "croissans et cryent Trith".

La Sainte Vraie Croix de Douchy devait, par tradition et par la volonté du chevalier donateur, périodiquement être apportée en procession à Noyelles.

De fait, aux Rogations, la Sainte Vraie Croix de Douchy entrait chaque année dans l'église de Noyelles avec le cortège de la procession de la paroisse.

En 1580 (8 ans après la Saint Barthélémy), les Protestants, maîtres de Bouchain, après avoir pillé les faubourgs de Valenciennes et mis le feu à Denain, s'emparèrent du château de Noyelles.

On distinguait dans le château, une partie plus ancienne qui avait été construite par la famille Montigny au XVIème siècle, et le nouveau quartier construit à l'orient par le baron Jean-Louis, dans le cours du XVIIIème siècle.

Jean Louis de Carondelet, Baron de Noyelles, Vicomte de la Hestre et du pays de Langle, Seigneur d'Haine Saint Pierre, Gentbrugge, fils d'Alexandre et de Marie Bonne de Bacquehem, naquit à Valenciennes, le 22 novembre 1691 et fut baptisé à Noyelles, le 14 décembre 1691. Elevé à Paris, il entra fort jeune comme officier au régiment d'Issenghien, avec lequel il se trouva à la bataille de Malplaquet en 1709, mais il ne persévéra pas dans la carrière militaire ; il se retira à Noyelles dans son château avec l'intention de se livrer à l'agriculture. Cette demeure, véritable château-fort, bâtie au XVIème siècle, défendue par des cours d'eau, des remparts, quatre tours aux angles et un donjon central, avait grande allure, mais était peu commode. Le Baron Jean Louis y ajouta à l'est un quartier nouveau plus habitable, dont la construction ne fut pas terminée avant 1720. Il y séjourna la plus grande partie de son existence, se contentant de faire divers déplacements à Valenciennes et à Cambrai pour exercer ses fonctions de député de la noblesse. S'occupant activement de la gestion de ses biens, il les agrandit en achetant le 5 décembre 1748, la terre de Briastre près de Solesmes.

En 1815, Mr Hamoir et Mr Boursier se rendirent adjudicataires du château de Noyelles, avec : ses enclos, ses jardins, ses cours, ses bâtiments et étangs.

Ils le firent démolir en 1822.

Le 27 septembre 1822, ils vendaient à Mr Maurice Estabel de Douai, le terrain avec quelques débris : une tour, la porte-cochère d'entrée avec deux petits bâtiments à droite et à gauche faisant corps.

En 1848, ces ruines, avec les jardins et étangs, furent renversées de fond en comble par Mr Guisgand.

On ne voulait laisser subsister aucun vestige de la féodalité.

En 1863, le propriétaire a fait raser la dernière tour du château.